“L’eau gèle, la terre se fend, on s’abstient d’importuner le Yang. On se couche tôt et on se lève tard. Il faut attendre les premiers rayons du soleil. On exerce son vouloir comme si l’on était tapi, comme si l’intention toute entière était tournée vers soi, comme si on obtenait une pleine conscience de soi-même. On s’éloigne du froid et on recherche la tiédeur en évitant toute dispersion par les couches de la peau, de manière à vite et bien retenir en soi les souffles vitaux. Telle est la correspondance aux souffle de l’hiver et la voie pour nourrir le mouvement de mise en recel. Aller à l’encontre de celà blesserait les reins et produirait au printemps des épuisements et des paralysies par insuffisance d’offrande à l’élan de création (Sheng) spécifique au printemps.”
Su Wen, chapitre 2, issu du Classique interne de l'Empereur Jaune, un des piliers de la médecine chinoise, rédigé entre -300 et -100 av. J.C.
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Pendant cette période délicate, on exerce son vouloir “comme si l’on était tapi”. On fait les choses lentement. La volonté s’aiguise dans l’immobilité. Le superflu tombe, seul l’essentiel demeure. Ce qui nous tient le plus à cœur. Les arbres sont nus, comme la volonté.
Les projets sont en lente maturation. L’élément est celui de l’eau, celui de l’eau profonde, qui permettra à la vie de jaillir au printemps. Ce n’est pas encore le moment de passer à l’action, ou alors avec lenteur.
Le soleil se lève tard et se couche tôt. Prenons exemple sur lui. On attend que le soleil soit présent pour agir, pour surfer sur l’énergie Yang.
En hiver, l’émotion qui surgit est la peur. Déjà il y a plus de 2000 ans, les vieux chinois l'avaient identifié. Nos peurs les plus profondes. Comment faire face à la peur? Dans mon expérience, une des armes efficace, c’est le non-agir. Faire face à ses peurs sans bouger d’un cil.
Comme dans la prière des soeurs du Bene Gesserit.
« Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. »
Litanie du Bene Gesserit, Dune de Frank Herbert.
Voir les monstres en face, avant de se parer de leurs masques lors du Carnaval, qui fête la sortie de l’hiver. Une fois vaincus, nos monstres deviennent ridicules ou amicaux. Apprenons à appréhender nos monstres avec humour et sans trop les prendre au sérieux, comme les films de Tim Burton.
Recommandations physiques, climats
On se meut lentement, on évite de transpirer. Les mouvements sont lents, la marche, le yoga ou le qi qong / tai chi sont particulièrement adaptés à cette saison.
On entretient la chaleur interne en se protégeant du froid, du vent, et en consommant des boissons et aliments qui réchauffent.
Attention toutefois à laisser au corps le temps de transiter du froid au chaud, et vice-versa. En médecine chinoise, le tiède est le remède au grand froid, et non le chaud, qui risque d’attaquer le système. On ne porte pas trop vite des vêtements très chauds, mais on suit progressivement la baisse de température en commençant pas des vêtements intermédiaires.
Symbole: la tortue noire, symbole du yin et de la longévité dans la tradition taoïste.
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